- de temps. Nous sommes installés dans un « fau » ruisseau qui coulait de l’eau entre deux terres et nous ne pouvions nous terrer bien avant car nos tranchées s’emplissaient d’eau et nous ne pouvions nous installer ailleurs car les arbres nous gênaient à cause de la racine qui nous empêchait de creuser. Voilà que nous sommes installés. Les cuisiniers arrivent et nous mangeons et les cuisiniers s’empressent de s’installer. Il n’y avait même pas de la place pour eux. Mon camarade et moi, un peu plus d’emplacement que les autres, de fait, et un des cuisiniers nous dit « je vais me mettre à côté de vous » et il se met à agrandir la tranchée à côté de nous. Quelques heures après, sur les 9h, le temps s’éclaircit, il faisait beau temps. Et voilà que nos adversaires commencent à nous sonner la fête de la Toussaint, les premiers obus tombent à quelques mètres de la tranchée, en avant ; une autre rafale tombe en arrière. Une rafale arrive, celle-ci, il y en avait un pour
- nous,elle tombe dans le bout de la tranchée à côté et nous couche à terre en éclatant. Le déplacement d’air nous avait complètement écrasé mais elle avait tué notre malheureux cuisinier et couvert complètement de terre plus que nous et défoncé son sac qui était derrière et jeté à plusieurs mètres de nous. Et nous deux, Bray et moi, nous avions les reins brisés mais on ne bougea pas de suite car la canonnade continuait toujours avec violence, plus que jamais vu et nous étions très bien repéré. Puis, environ une heure et demie après, la canonnade ralentie. On se relève. Nos fusils étaient brisés et nous étions complètement abrutis et nous étions dans l’eau, couchés. Mais nous deux, nous avions eu de la chance. Un coupé à hauteur de la terre, sur le bout du ruisseau derrière nous, nous avait paré de l’obus et avait résisté au choc du projectile. Voilà que la canonnade reprend, de nouveau avec la même cadence. Arrive encore un autre obus, à un mètre de l’autre qui avait tué