• l’autre malheureux. On dit de fait « nous voilà perdus, ils vont arriver à nous tuer ». Mais elles tombent encore en avant, encore en arrière mais sans nous atteindre. Mais le choc de la détonation nous abrutissait car c’était des obus de gros calibre. Enfin, aux environs de midi, le feu cesse un peu. On dit « ils vont peut-être nous laisser tranquille ». Mais non, ils continuent et vers les deux heures, ils recommencent à coup redoublés. Les obus faisaient un déluge épouvantable, ils fauchaient les arbres, fouillaient le terrain. Il en arrivait un encore au dessus de notre tranchée, dans un arbre. En frappant l’arbre, l’obus éclate et nous arrose encore de ses éclats et de ses projectiles. Plusieurs furent joints à la figure, aux mains et avait coupé l’arbre qu’il avait joint au-dessus de nous et tombe sur la jambe d’un malheureux, lui coupe la jambe ou l’écrase. Et il s’écriait, il voulait partir mais ce n’était pas le jour car ça tombait toujours.