- Mais ils avaient aperçus nos mitrailleurs qui étaient établis dans nos tranchées et ils se mirent à tirer sur eux jusqu’à temps que la tranchée soit démolie ou ils trouvaient et ils sont arrivés à ce qu’ils voulaient faire. C’est là que le lieutenant Roland trouva la mort. Et ils ont démoli la mitrailleuse et les hommes. Nous n’étions pas heureux pour boire. Nous n’avions que de l’eau de la mare ou de la fosse, ce boire qui sentait la poudre ; il fallait boire quand même, on crevait de soif.
- 4 Novembre 1914 Toujours les mêmes mouvements, attaque sur notre droite, sur notre gauche, mais pas devant, que quelques coups de fusil. Dans la nuit du 4 au 5, il tomba de l’eau, toute la nuit et il fallait jeter l’eau de nos tranchées.
- 5 Novembre 1914 Au jour, il se mit à faire beau temps. Nous faisons sécher nos toiles de tente puis l’artillerie recommence toute la matinée les fusillades peu importantes.
- 6 novembre 1914 Nous sommes relevés pour aller nous reposer que l’on croyait impossible car voilà une semaine que l’on était entre la vie et la mort. On se retire quelques cents mètres en arrière, dans un ravin. Mais il faut retourner en avant et en première ligne, sur le même alignement mais sur la droite parce que nous, les deux sections, avaient été pour renforcer les autres compagnies. Alors notre compagnie prenait les positions avant, il fallait y retourner. Il faisait du brouillard. On en profitait pour s’installer et le brouillard nous cachait des vues de l’ennemi. Voilà que sur les 9 heures arrive une vive fusillade sur nos tranchées que nous n’attendions pas. Nous répondîmes aussitôt mais on voyait rien car le brouillard nous empêchait de voir et l’ennemi était environ à 400 mètres de nous, à la lisière d’un bois. Arrive le chef de section qui nous dit « qui vous commander de tirer ? Parce que vous voyez rien pour tirer ; il faut voir et économisez vous munitions ».